Hello à toutes,
En ce mois d’Octobre Rose, dédié à la sensibilisation sur le cancer du sein, nous avons voulu mettre en lumière le parcours inspirant de Naomi, l’une de nos toutes premières clientes. Sportive passionnée et habitante de Nice, Naomi a toujours trouvé dans le sport un moyen de s’évader et de se dépasser. Mais après avoir reçu un diagnostic de cancer du sein, elle a dû repenser sa pratique sportive tout en restant fidèle à son amour pour l’activité physique.
Aujourd’hui en rémission, Naomi a accepté de répondre à nos questions et de partager avec vous son parcours, les défis qu’elle a surmontés, et comment le sport l’a aidée à traverser cette épreuve. Son histoire est un message d’espoir et de résilience, à l’image de ce que représente Octobre Rose.
Peux-tu nous parler de ta relation avec le sport avant ton diagnostic ? Quelle place occupait-il dans ta vie quotidienne ?
Naomi : « Ça fait un peu plus de 10 ans que le sport fait partie intégrante de ma vie. Je faisais partie de ces personnes qui ne pouvaient pas s’en passer. (Et c’est d’ailleurs toujours le cas). Pour moi, le sport était un moyen de m’échapper, de me dépasser et d’évacuer le stress. »
Quelles activités sportives pratiquais-tu le plus souvent ? Était-ce plus pour le plaisir, la compétition ou ton bien-être ?
Naomi : « Le vélo, la course à pied et la natation (mais je ne sais pas si on peut vraiment compter ce dernier sport, lol 😅 ). C’était un peu des trois : pour le plaisir, pour la compétition, même si cette dernière est devenue plus accessoire ces dernières années, et surtout pour mon bien-être. »
Le sport a-t-il toujours été un élément important pour toi, et pourquoi ?
Naomi : « Oui, particulièrement ces 10 dernières années. Le sport a été une révélation quand j’ai commencé à m’y investir sérieusement. J’ai toujours eu des complexes, et le sport m’a clairement aidé à me sentir mieux dans mon corps. Il m’a permis de me challenger et de me dépasser. »
Comment as-tu réagi face au diagnostic de cancer ? Comment cela a-t-il affecté ta pratique sportive ?
Naomi : « Vous allez sûrement me prendre pour une folle, mais j’avais cette intuition que la boule que j’avais sentie était un cancer. Je le pressentais, mais je gardais un mince espoir que ce ne soit pas ça… Alors, lorsque le diagnostic est tombé, je me suis effondrée, mentalement et physiquement. C’était comme si le ciel me tombait sur la tête. À ce moment-là, je progressais bien en sport, notamment à vélo. Je savais que les traitements allaient perturber ma pratique, mais je ne pouvais pas encore mesurer l’ampleur des difficultés qui m’attendaient. J’ai donc essayé de ne pas trop me prendre la tête et de faire du sport pour le plaisir durant les trois semaines entre le diagnostic et le début de la chimiothérapie. »
As-tu pu continuer à faire du sport pendant ton traitement ? Et si oui, quels ajustements as-tu dû faire ?
Naomi : « Oui, toute mon équipe médicale m’a encouragée à continuer le sport, mais j’ai dû adapter ma pratique. La chimiothérapie a été difficile pour moi, surtout la première partie. Pendant deux mois, je n’ai pu faire que du sport sans intensité, ce que mon corps me permettait de faire. Ensuite, avec l’aide de mon coach, on a réintroduit des séances plus spécifiques. Mais le maître mot était d’écouter mon corps : si j’étais trop fatiguée, je faisais un footing ou du vélo souple. Après ma chimiothérapie, j’ai eu une mastectomie et là, j’ai dû arrêter toute activité physique pendant deux mois. J’allais marcher tous les matins et j’ai commencé le Pilates à la maison. »
Le sport t’a-t-il aidé à traverser cette période difficile, tant physiquement que mentalement ? As-tu ressenti un réconfort particulier en pratiquant une activité physique ?
Naomi : « 1000 fois oui. Physiquement, le sport m’a aidée à mieux supporter les traitements, mais surtout mentalement, ça m’a aidée à tenir le coup. Pendant mon traitement, j’avais l’impression que ma vie m’échappait, et le sport, même à faible intensité, était l’une des seules choses sur lesquelles j’avais encore un peu de contrôle. Cela me permettait de me reconnecter avec mon corps et de ne pas me sentir totalement impuissante. Quand j’ai dû arrêter le sport suite à ma mastectomie, j’ai fait une mini dépression. Le sport m’apportait un semblant de contrôle sur mon corps, et ne plus en faire m’a profondément affectée. »
As-tu été accompagnée par des professionnels de la santé pour ajuster ta pratique sportive ?
Naomi : « Non, je n’ai pas ressenti le besoin d’être accompagnée par des professionnels de santé. Je connaissais bien mon corps et mes limites. J’avais entièrement confiance en mon coach pour adapter mes entraînements. Mais si j’avais voulu, j’aurais pu être accompagnée. »
Comment as-tu repris le sport depuis la fin de tes traitements ?
Naomi : « J’aimerais dire que j’ai repris comme avant, mais ce n’est pas totalement vrai. Je suis sous hormonothérapie, qui provoque des effets secondaires comme des douleurs articulaires. Cela m’empêche de courir comme je le voudrais. Mais j’ai repris le vélo et commencé le crossfit à raison de 4 à 5 séances par semaine. La reprise est difficile, mon corps ne répond pas comme avant, ce qui est frustrant. Mais je sais qu’il faut du temps pour retrouver ma forme d’avant. »
Le sport a-t-il influencé ta façon de voir la vie et de gérer les défis ? Quel message aimerais-tu transmettre à d'autres femmes qui traversent une épreuve similaire ?
Naomi : « Toutes mes années de pratique sportive m’ont permis de développer un mental fort et une certaine résilience, et je pense que cela m’a aidée à traverser cette épreuve. Le sport a un impact positif, tant sur le corps que sur l’esprit. Mes équipes médicales m’ont toujours encouragée à continuer une activité physique, même pendant les traitements, pour réduire les effets secondaires et améliorer le bien-être mental. Mon conseil principal serait d’écouter son corps et de ne pas se mettre de pression. Retrouver le plaisir de bouger est essentiel, et se faire accompagner par un coach peut être une excellente idée pour une reprise en douceur. »
Quels sont tes projets sportifs ou personnels pour l’avenir, maintenant que tu es en rémission ?
Naomi : « Avec une amie, on avait prévu de faire l’étape du Tour 2024 ensemble, mais le cancer a changé ces plans. Pourquoi pas l’étape du Tour 2025 ? J’aimerais aussi préparer un marathon, mais pour l’instant, mes traitements m’empêchent de courir comme je le souhaite. Enfin, j’aimerais beaucoup faire un road trip à vélo l’été prochain. »
Un immense merci à Naomi pour avoir partagé son histoire avec tant d’honnêteté et de courage. Son parcours est une véritable source d’inspiration, et nous sommes admiratifs de la manière dont elle a su trouver dans le sport la force de surmonter les moments les plus difficiles. Nous sommes ravis de la voir en rémission et de constater qu’elle continue à se fixer de nouveaux défis sportifs !
Naomi, on te souhaite le meilleur pour la suite et on a vraiment hâte de suivre tes prochaines aventures, que ce soit sur les routes en vélo ou peut-être même sur la ligne de départ d’un marathon... 💗